Triste début de saison des baleines aux Antilles

31 janvier 2022

Samedi 29 janvier une baleine à bosse s’est échouée dans le port de Californie en Martinique. Quelques jours auparavant, le 13 janvier, une autre baleine était signalée au Centre Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (CROSS), enchevêtrée dans un engin de pêche au large de la côte sous le vent de Guadeloupe. Si la baleine enchevêtrée en Guadeloupe a pu être délivrée grâce à l’action rapide des membres du réseau national échouage, celle de Martinique n’a pas pu être sauvée. Les services de l’Etat ont procédé à une opération d’océanisation ce lundi matin. 

Retour sur l'échouage de samedi

Repérée dans la matinée de samedi au large de la Pointe du bout, la baleine d’environ 10 m est très vite remontée dans la baie de Fort de France pour s’échouer dans un petit port de pêche à Californie. Très agité, le jeune animal s’est blessé dans le port et aurait succombé lors du tractage par des riverains vers le large, avant que les membres du Réseau échouage n’arrivent sur place. 
 

Samedi et dimanche, les membres du Sanctuaire Agoa et du Réseau d’observation des cétacés échoués en Martinique (ROCEM) se sont affairés sans relâche à définir le protocole spécifique à suivre pour évacuer en urgence la dépouille tout en permettant des relevés biométriques, recherchant les moyens humains et nautiques adaptés à une opération d’une telle envergure, et à coordonner l’opération entre les services de l’État. Remontée à la surface, la dépouille a du être amarrée dimanche par un agent du ROCEM et un agent du Sanctuaire Agoa, ceci afin d’éviter un nouvel échouage dans la mangrove cette fois. 

manipulation de la dépouille

Manipulation de la dépouille en vue des relevés biométriques.

Laurie Hec / Office français de la biodiversité

Manipulation de la dépouille en vue des relevés biométriques.

Laurie Hec / Office français de la biodiversité

tractage de la dépouille

Tractage de la dépouille par le Thazard.

Magali Combes / Office français de la biodiversité

Tractage de la dépouille par le Thazard.

Magali Combes / Office français de la biodiversité

Lundi matin, une biopsie et les mesures biométriques ont pu être faites sur la côte. La dépouille a ensuite été tractée par le Thazard, zodiac de 9m de l’Unité littorale des affaires maritimes (ULAM) jusqu’en milieu de baie où elle a été prise en charge par le Maïto, remorqueur de la Marine nationale. Elle a été évacuée à 15 milles de la côte sur une zone d’où, d’après les calculs des scientifiques, la dépouille ne devrait pas pouvoir revenir s’échouer, ni en Martinique ni sur d’autres îles.

Les causes de la mort de l’animal n’ont pas pu être définies à ce jour. Les analyses des prélèvements effectués lundi matin permettront peut-être d’aider à les déterminer.

Les échouages sont des événements plutôt rares sur les côtes des Antilles françaises (généralement moins d’une dizaine par an) et concernent majoritairement des delphinidés. L’échouage de la baleine au Lamentin fait donc tristement exception.

En savoir plus sur les baleines à bosses et les pressions qui pèsent sur les cétacés : 
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