Vue d’ensemble des pêcheries de la zone CAMAC et des interactions avec la mégafaune marine

Un des objectifs du projet Camac est d’évaluer les enjeux socio-économiques et environnementaux liés aux interactions entre la pêche et la mégafaune marine.

Pour atteindre cet objectif, trois actions principales ont été mises en œuvre au cours de la première phase de CAMAC en 2023 :

  1. créer un comité consultatif scientifique et technique pour soutenir les actions, avec notamment les acteurs de la pêche ;
  2. synthétiser les informations et données disponibles sur les activités de pêche dans la région et leurs interactions avec la mégafaune marine ;
  3. identifier les domaines prioritaires pour les actions de renforcement des connaissances prévues pour la phase II.

Le principal livrable de cet axe de travail est donc le rapport dressant une vue d’ensemble des pratiques de pêche et des captures accidentelles dans la zone couverte par le projet CAMAC. En voici les grandes lignes.

Panorama des activités de pêche

Le rapport indique que les activités de pêche sont principalement artisanales, et à petite échelle et pour une consommation locale. Cette activité emploie de nombreuses personnes, constitue une source importante de revenus et de sécurité alimentaire pour les communautés locales.

La pêche industrielle dans la Caraïbe est principalement pélagique et se compose de chaluts pélagiques, de chaluts à crevettes et de palangriers ; elle est plus développée à Trinidad-et-Tobago, en Jamaïque et en Guyane française.

barque de pêcheurs

Pêcheurs à saint-Pierre en martinique

Benjamin Guichard / Office français de la biodiversité

Pêcheurs à saint-Pierre en martinique

Benjamin Guichard / Office français de la biodiversité

Surveillance et réglementation

Le rapport indique que la majorité des pays de la Caraïbe dispose de programmes de suivi des pêches. Mais très peu à long terme pour le suivi des prises accidentelles et peu d’études spécifiques. En termes de conservation, le rapport met en évidence des réglementations disparates selon les espèces et les territoires.

  • 6 pays et territoires de la zone CAMAC autorisent encore les captures de tortues marines
  • La pêche aux requins et aux raies est interdite dans 4 pays (7 territoires) de la zone CAMAC,
  • Le prélèvement des ailerons de requins est interdit dans 11 pays (19 territoires)
  • Les ZEE de la République dominicaine, de certaines îles Vierges britanniques, des îles néerlandaises de Saba, Saint-Eustache et Bonaire, et de l'archipel de Los Roques dans les eaux vénézuéliennes sont des sanctuaires pour les requins.
  • Les mammifères marins sont eux entièrement protégés dans environ la moitié des pays de la zone CAMAC
  • Cinq pays disposent d'AMP spécifiquement dédiées à la conservation des mammifères marins : la République Dominicaine (Sanctuaire des Bancs de la Plata et de la Navidad), la France (Sanctuaire Agoa), le Royaume des Pays- Bas (Sanctuaire Yarari), la Dominique (AMP dédiée aux Cachalot), et les Etats-Unis (à Porto Rico).

Zoom sur les interactions négatives

Une enquête a été menée auprès des experts des territoires de la zone CAMAC pour les espèces de tortues marines, d’élasmobranches et de mammifères marins. La grande majorité des experts qui ont répondu à l'enquête en ligne ont identifié les captures accidentelles de tortues marine, d'élasmobranches et de mammifères marins comme un problème majeur à atténuer et à mieux évaluer dans leur pays/territoire, et ceci pour presque tous les groupes d’espèces de la mégafaune marine.

Certains problèmes de déprédation ont également été soulevés, notamment la déprédation des mammifères marins sur les casiers en Jamaïque et à Porto Rico, et plusieurs cas de déprédation de requins sur divers engins de pêche à Porto Rico, Saba et dans les Antilles françaises.

filets de pêche

Filets de pêches entassés sur le quai

Jérôme Couvat

Filets de pêches entassés sur le quai

Jérôme Couvat

Que faire suite à ce panorama ?

Suite à cet état des lieux de la connaissance sur les pêcheries et les captures accidentelles, un plan d’action et des recommandations ont été formulées. Il s’agit notamment : 

  • d’affiner la collecte et la compilation des données disponibles ;
  • de réaliser des enquêtes auprès des pêcheurs sur des sites pilotes afin de caractériser les interactions entre la mégafaune marine et les pêcheries caribéennes ;
  • d’évaluer les interactions afin de formuler des recommandations opérationnelles pour atténuer les principaux impacts négatifs.

Pour lire l’intégralité du rapport, télécharger le fichier dans la documentation ci-dessous.