Je signale un cétacé échoué ou en détresse
Qu'est-ce qu'un échouage ?
On dit qu’un mammifère marin est échoué quand il se trouve sur le rivage, mort ou vivant mais incapable de retourner au large par ses propres moyens.
On distingue trois types d’échouages
- L’échouage individuel concerne un individu seul, échoué indépendamment des individus de son groupe.
- L’échouage multiple se caractérise par un grand nombre d’individus échoués dans une zone géographique limitée et dans un intervalle de temps court. Ces individus peuvent appartenir à différentes espèces.
- On parle d’échouage en masse lorsque plusieurs individus d’une même espèce et d’un même groupe social s’échouent simultanément.
Les échouages de cétacés sont des événements plutôt rares sur les côtes des Antilles françaises (généralement moins d’une dizaine par an). Ils concernent majoritairement les delphinidés.
Le terme d’animal en détresse peut être utilisé lorsqu'il n’est pas échoué sur le rivage mais qu’il subit une situation pouvant le mener à la mort. L’intervention humaine peut alors le sauver. Il s’agit le plus souvent d’animaux enchevêtrés dans des filets de pêche ou des déchets plastiques, piégés dans des aménagements littoraux tels que des cages aquacoles ou des infrastructures portuaires, voire même désorientés et pris au piège dans une baie sans parvenir à en repartir.
Quelles sont les causes des échouages de cétacés ?
On peut citer les causes naturelles liées à la vulnérabilité de certains individus (jeunes ou femelles gestantes), à des pathologies, ou encore à la prédation par d’autres espèces.
Les causes anthropiques sont multiples. L’une des principales est sans aucun doute la capture accidentelle dans un engin de pêche. On peut malheureusement en reconnaitre les marques sur les corps échoués. L’effondrement des ressources dues à la surpêche, les collisions avec des navires, la pollution sonore (sonar, prospection industrielle), l’ingestion de déchets, la pollution chimique sont d’autres causes d’échouages.
Les échouages peuvent enfin être provoqués par des événements environnementaux comme les changements climatiques globaux ou les variations des conditions océanographiques.
En savoir plus sur les causes possibles des échouages :
Les menaces
Pourquoi faut-il signaler les échouages de cétacés ?
Les échouages de mammifères marins retrouvés morts, permettent aux scientifiques de collecter des données biologiques difficiles à acquérir par d’autres moyens. Ces données permettent l’amélioration de la connaissance des populations et de leur état sanitaire. L’examen des mammifères marins échoués est obligatoire avant leur élimination. Il doit être effectué par une personne mandatée.
Zoom sur le Réseau National Échouages
Le RNE, Réseau National Echouages, a été mis en place en 1972. Il est constitué de 461 correspondants locaux volontaires, formés et prêts à intervenir lors d'un échouage de mammifère marin. Les correspondants RNE peuvent être des associations, des organismes d'état, des collectivités ou encore des particuliers bénévoles. Ils sont répartis sur toutes les façades maritimes françaises. Le réseau est coordonné par l'Observatoire PELAGIS.
Que faire en cas d'échouage ?
Qu'ils soient vivants ou pas, ne manipulez pas un mammifère marin échoué (risques de contamination et de blessure) et contactez le représentant du réseau national échouages de votre île :
- Martinique : 06 96 03 02 04 (ROCEM)
- Guadeloupe : 06 90 57 19 44 (Réseau échouages de mammifères marins de l’archipel guadeloupéen)
- Saint-Barthélemy : 06 90 31 70 73 (Agence Territoriale de l’Environnement)
- Saint-Martin : 06 90 38 77 71 (Réserve naturelle de Saint-Martin)
Une personne habilitée à intervenir se rendra au plus vite sur les lieux pour examiner l'animal.
Quel que soit son état de putréfaction, l'animal sera examiné dans les plus brefs délais. Il sera enlevé par les services de nettoyage des plages (commune ou département).
Que faire dans le cas d’un cétacé échoué vivant ?
Il ne faut surtout pas tenter une remise à l'eau sans l'aide de correspondants du réseau ou d’un représentant des services de l’État.
Après avoir constaté l'échouage d'un cétacé vivant et avoir contacté les personnes compétentes pour intervenir, voici la conduite à tenir :
- Ne pas manipuler l'animal pour éviter de le blesser ;
- Ne pas grimper sur l'animal ;
- Ne pas oublier qu'un animal sauvage en détresse va chercher à se défendre (morsures, coups, coupures, etc.) ;
- Éviter les attroupements, l'agitation et le bruit qui stresseraient l'animal.
Quels risques à la manipulation d'un cétacé échoué vivant ?
Vous risquez non seulement de vous blesser (et de blesser l'animal) mais vous pouvez également être victime de contaminations par le Vibrio sp. Poxvirus ou la bactérie Brucella maris.
Celle-ci est potentiellement contagieuse à l'homme en condition de laboratoire et est systématiquement recherchée sur la rate des animaux échoués. L'autopsie présente par ailleurs des risques sanitaires du fait de la maladie du rouget, due à Erysipelothrix rhusiopathiae.
En attendant l'arrivée des secours, vous pouvez :
- Protéger l'animal des rayons du soleil grâce à un parasol ;
- Protéger l'animal de la dessiccation (dessèchement) en le couvrant d'un linge mouillé en veillant à ne pas obstruer son évent qui lui permet de respirer ;
- Creuser le sable sous l'animal pour faciliter sa respiration et éviter qu'il meure étouffé sous son propre poids.
Le responsable scientifique du Sanctuaire Agoa évoque les causes éventuelles des échouages et les réflexes à avoir si vous êtes témoin d'un échouage dans les Antilles françaises :