Pendant la phase 1 du projet, une étude a été menée spécifiquement sur la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) afin de cartographier la distribution, les zones de concentration et les corridors de migration de cette espèce dans la Grande Région Caraïbe.

L’étude regroupe des données couvrant une zone allant des Caraïbes au Sud du Brésil et décrit la distribution des zones d’alimentation et des couloirs migratoires. Les données utilisées ont été fournies par 16 pays et territoires et représentent 258 traces satellitaires, dont 252 ont été retenues.

Les résultats montrent des zones de nourrissages dans des habitats néritiques (la zone marine peu profonde qui s'étend à partir du niveau de la marée basse jusqu'au bord du plateau continental) sur l’ensemble de la région de l’étude, avec plusieurs zones de fortes densités, notamment dans les îles sous le vent de l'archipel des Caraïbes orientales, dans la baie du Nicaragua au nord-est du Nicaragua et du Honduras, au nord-ouest de la péninsule du Yucatan, au Mexique, et à proximité de la région la plus orientale du Brésil. Une forte connectivité des couloirs de migration a également été documentée.

Cette étude présente un aperçu nouveau et détaillé des schémas régionaux d’utilisation de l’espace par la tortue imbriquée. Elle sera par la suite recoupée avec une étude des pêcheries de la Grande Région Caraïbe afin d'identifier les zones où les lieux de vies des tortues imbriquées se superposent aux zones de pêche.

L’objectif sera alors de réfléchir aux éventuelles recommandations qui permettraient d’éviter les interactions négatives entre cette espèce et les activités de pêche, plus particulièrement pour limiter les captures accidentelles qui provoquent non seulement la mortalité des animaux mais endommagent aussi les filets de pêche.

Cette cartographie a été produite dans le cadre d’un marché public attribué au Réseau de Conservation des Tortues marines dans la Région de la Grande Caraïbe WIDECAST.