Améliorer les connaissances sur les mammifères marins et les oiseaux de mer

protocoles de suivi régional

Les experts marins de la Grande région Caraïbe soulignent depuis longtemps la nécessité d’améliorer les connaissances et de renforcer la collaboration régionale autour des populations de mammifères marins et de leur surveillance. Il en va de même pour les oiseaux marins, pour lesquels les connaissances dans la Caraïbe et les Guyanes sont encore très faibles et essentiellement limitées aux colonies reproductrices.

L'élaboration de cartes d'abondance et de répartition de l'espèce a notamment été identifiée comme prioritaire dans le plan d'action du protocole SPAW pour la conservation des mammifères marins dans la Caraïbe. En effet, ces informations sont essentielles pour évaluer leur état de conservation ainsi que les zones de chevauchements entre les espèces et les activités humaines.

Un état lacunaire des connaissances sur les espèces

Bien qu’elles mobilisent avec enthousiasme les scientifiques, les gestionnaires d’AMP, les ONG et de nombreux citoyens intéressés partout dans la Caraïbe, les initiatives de suivi scientifique sur les mammifères marins de la région sont souvent très locales et inégales entre les territoires. Plusieurs pays établissent la liste d'espèces qui les concernent uniquement et ne disposent pour cela que de témoignages et de données d'échouages ​​comme sources d'information. Dans ce contexte, l’évaluation régionale de l’état de conservation des mammifères marins reste imprécise. Certaines espèces pouvant être exposées à des risques plus élevés qu’on ne le pense.

Afin de favoriser une évaluation régionale des espèces et de promouvoir leur suivi à long terme, une coopération régionale orientée vers le développement d'enquêtes dans les zones manquant de données et de ressources est cruciale.

Sauts de baleine à bosse (Megaptera novaeangliae).

Sauts de baleine à bosse (Megaptera novaeangliae).

Laurent Bouveret / OMMAG

Sauts de baleine à bosse (Megaptera novaeangliae).

Laurent Bouveret / OMMAG

fou brun.

L'eau turquoise se reflète sur les plume d'un fou brun.

Magali Combes / Office française de la biodiversité

L'eau turquoise se reflète sur les plume d'un fou brun.

Magali Combes / Office française de la biodiversité

Quant aux oiseaux marins, le contexte de surveillance actuel et les besoins exprimés par les acteurs sont similaires à ceux des mammifères marins. Si des initiatives existent, elles ne sont pas généralisées et la connaissance de l’utilisation de l’habitat marin par les oiseaux pour certains comportements comme l’alimentation est quasiment inexistante dans la région.

Les spécialistes des oiseaux marins recommandent de concentrer les efforts de recherche sur l'identification des zones d'alimentation qui sont souvent situées au large et peuvent présenter des interactions avec les pêcheries ou les plateformes pétrolières.

Un plan d'action pour y remédier

Au sein de la phase 1 du projet CAMAC (2023), les travaux sur le workpackage 4 ont été hautement collaboratifs, se concentrant sur la constitution d'un groupe de travail régional et sur la consultation des parties prenantes de diverses manières.

Plus de 43 experts en mammifères marins et 6 experts en oiseaux marins provenant de 20 pays ou territoires des Caraïbes et des Guyanes ont participé tout au long de l'année au groupe de travail et aux deux principaux ateliers.

Leur travail a permis de définir les méthodes de suivi appropriées à mettre en place :

  1. Une campagne de transect en bateau avec une composante acoustique constituée d’un hydrophone remorqué pour inventorier les espèces de mammifères marins et d’oiseaux ;
  2. Un programme de suivi des oiseaux marins pour améliorer les connaissances sur les points d’alimentation au large qui pourraient interagir avec les activités humaines.

Des zones prioritaires ont aussi été définies par les experts. En effet, l’étendue géographique de CAMAC étant particulièrement vaste, il ne serait pas possible de mener les enquêtes sur l’ensemble de son périmètre. Ces secteurs ont été définis grâce à plusieurs critères tels que les zones présentant des menaces existantes, les zones jouant un rôle fonctionnel pour les espèces ou encore les zones sur lesquelles un acteur est disposé à mettre en œuvre les campagnes.

cartes des zones prioritaires

Carte des zones prioritaires établie lors de l'atelier CAMAC du 4 novembre. La zone violette représente les limites des zones potentielles pour mener des campagnes.

CAMAC

Carte des zones prioritaires établie lors de l'atelier CAMAC du 4 novembre. La zone violette représente les limites des zones potentielles pour mener des campagnes.

CAMAC

Pour en savoir plus sur les protocoles et les zones définies, consultez la documentation